samedi 2 juillet 2016

Les chantiers navals de Nevers.


cliché extrait du Forum Canöé bois



   L'entreprise Matonnat construit des bateaux entièrement en bois rue de la Jonction  dès 1929. Les ateliers se trouvent au pied de la digue, à l'emplacement actuel du batiment du camping.


les chantiers Matonnat


  Le  plan incliné de la cale permet une mise à l'eau facile des embarcations. et les bureaux sont installés  d'abord au 64 bis rue Saint Vallière (maintenant: rue Mademoiselle Bourgeois), puis rue Saint Genest.

 
 Matonnat construit  canots , barques de pêche, embarcations pour l'aviron, . Les coques sont   en acajou ou en cèdre et les membrures en frêne ou en acacia.  Matonnat réalise aussi des bateaux de course équipés de moteurs hors-bord  Elto, que son fils Pierre pilote en compétition.
 Il expose ses fabrications au  Salon Nautique de Paris (il y récolte même une médaille de Bronze en 1933 lors d'un concours organisé par la Société dEcouragement à l'Art et à l'Industrie).


 
   L'entreprise se nomme d'abord  G.(pour Gaspard) MATONNAT,  puis, à partir de 1939  G.MATONNAT et ses Fils:  Henri (qui poursuivra l'affaire) , René (spécialiste des motorisations qui se reconvertira dans les motos )... et Pierre qui suivra ensuite son propre chemin dans la construction navale. .

publicité parue dans la presse en 1939

 Matonnat commercialise des embarcations de tous types tant sous son propre  nom, que pour d'autres  sociétés, comme Manufrance.

© collection Henri Matonnat/Didier Pacouret

   Pendant  la guerre, les ateliers  sont reconvertis provisoirement dans le travail du bois pour toutes les applications de la vie quotidienne.  Ils  brûlent  en 1942 , et l'activité est transférée route des Saulaies après la guerre . Il est un temps envisagé de déménager rue du Plateau de la Bonne Dame, sur la rive gauche de la Loire, juste de l'autre côté du pont , mais le volume d'activité ne semble pas avoir suivi.
 Pendant les bombardements de juillet 1944, le fils cadet , René est à la tête d'une équipe  qui porte secours au blessés  au mépris du danger et des bombes qui explosent à retardement et participe à l'évacuation de la clinique Duncombe.
Voici ce qu'écrit le maire de l'époque à son sujet:

     L'équipe Matonnat est le modèle des équipes de choc. La témérité de son chef passe presque les bornes. René Matonnat, 32 ans, a beau être le père de cinq enfants en bas âge, la flamme qui l'anime est plus forte que sa raison. Je l'ai vu, après l'éclatement d'une bombe, et les derniers débris à peine retombés, bondir au fond de l'entonnoir où il pensait trouver une victime, sans prendre garde aux explosions qui se répétaient à l'entour. Venu de la rive gauche peu après la fin de l'alerte, il se portait avec ses hommes rue Gresset, recueillait des blessés, courait rue Saint-Gildard, dégageait encore des victimes, enjambant pour ce faire une bombe qui éclatait quelques secondes plus tard, participait à l'évacuation de la clinique Duncombe, descendait ensuite dans le secteur de la caserne où il établissait son quartier général pour toute la journée et pour les jours suivants.



    Le fils ainé , Henri MATONNAT - aujourd'hui agé de 92 ans- poursuit donc l'activité à Nevers  . Le chantier a des revendeurs à Rouen (établissement Fortin), à Alger , au Maroc, en Angleterre...  Il édite un catalogue de vente. Les chantiers perdurent jusque dans les années 70 et l'incendie des locaux.


collection personnelle

un canot Matonnat sur la Loire dans les années 50


   Le benjamin de la  famille, Pierre, monte  sa propre société à Arcachon   (au  45 bd de la Plage) dès 1939, puis à Joinville le Pont en 1945.



  Il est plus connu pour ses vedettes et ses voiliers  que pour ses canoës et prend au milieu des années 60  le virage de la construction en fibre de verre et résine, notamment en assemblant des voiliers de plaisance de la série Belouga . L'établissement d'Arcachon, fermé en 1981, abrite aujourd'hui un restaurant très couru...






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